On pouvait déjà parler alors de « plusieurs Aïkidos ».
Mais en y regardant bien, comment évoluons nous, nous même?
En s’analysant, on s’améliore également par paliers, en passant différents niveaux de compréhension et d’acquisition. Les moines zen parlent d’évolution de satori(s) en satori(s), (d’illuminations en illuminations) assis, immobiles sur leur zafu (leur coussin), après des heures et des heures de méditation
En Aïki, on va d’un coup, brusquement, comprendre un peu mieux la chute avant en tournant de quelque degrés notre pied avant, et ça va tout nous changer dans l’immédiat… Puis découvrir brusquement, après des centaines d’heures de suburi au Ken, le bon timing pour « entrer » dans l’attaque du partenaire, et ce sera une immense joie qui remettra tout en question par la suite. Nos habitudes auront été bouleversées, une nouvelle perception plus fine ayant pris naissance, etc…
Mais aujourd’hui, on entend parler certains experts interdisant de regarder son partenaire. D’autres, imposant le sourire, d’autre encore obligeant de « Kiaïer » à tour de bras en saisissant, à chaque geste et en chutant, et d’autres principes comme ça désormais à l’infini …
Là où le bas blesse, c’est lorsque, postulant au grade Yudansha, on peut se retrouver par le hasard du tirage au sort, face à un jury d’ une fédération aux critères différents de votre école qui refusera votre promotion pour des motifs plus ou moins obscures…
La richesse de l’ Aïkido, c’est pouvoir, soi même reconstruire ce patchwork de principes, de règles et de les rendre cohérentes. Se rapprocher de la définition originelle du fondateur, qui pouvait être perçue comme visionnaire… Visionnaire en ayant créé une méthode, un style, une technique, un art de vivre, de voir les rapports humains sous une autre forme bien plus bienveillante que nous la vivons chaque jour.
Un moyen d’échanger, de communiquer en transformant une attaque (physique ou verbale), une question, une affirmation, une demande…en énergie (Ki).
Cette énergie, cette émanation vitale, sera alors évitée dans un premier temps (si elle menace) puis guidée, dirigée, canalisée pour être transformée en un échange constructif. Au minima, afin de réaliser, de concert, une belle technique, sinon de pouvoir réussir un échange à l’issue favorable pour tous dans un rapport « gagnant/gagnant ». L’affrontement prévisible deviendrait alors « fusion », afin d’aller finalement dans le même sens. Créer plutôt que détruire. A lire, cela reste utopie tellement nous n’en sommes pas préparés et tellement formatés à souffrir ou vaincre…
Mais là encore, une fois de plus, ce principe décrit est « mon » optique, vu au travers de « mes » lunettes. Je viens de figer un aspect de l’Aïkido par « mes » mots.
Comment décrire des sensations, des ressentis sans commettre l’erreur de passer à coté de l’essentiel? Et ais je ressenti la même chose que mon propre partenaire qui pourrait raconter une toute autre version de ce qu’il perçoit lui, de son coté, pourtant au cours du même échange ?
Tout commence ici.
> Dés lors qu’on se sent le besoin de verbaliser, de théoriser… On doit se répéter cette phrase célèbre de senseï d’ Aïkido :
« l’ Aïkido ne s’explique pas, il se pratique ! ».
Effectivement, plus on va phraser, ce que je fais actuellement, plus on figera un art évolutif, vivant et pendant que j’écris cela et que vous lisez, on ne s’entraîne pas à s’améliorer…. alors je jette la plume et éteignez ce PC !!!!. On se donne rendez vous au Dôjô afin de poursuivre nos….. » bip bip »… Ca y est, suis au dôjô !
PB