Placer son regard
Pendant la technique, le regard de l’Aïkidoka se place comme celui du cycliste : surtout pas vers son guidon, ses poignées de frein encore moins vers son pédalier, la roue qui tourne ou le trottoir qui risque de l’attirer. Il se placera loin devant, afin d’anticiper, de mener la technique vers l’objectif.
Les motocyclistes, les pilotes de courses le savent très bien : Le regard anticipe la trajectoire du véhicule. Regarder l’obstacle donne plus de chance de le percuter. Alors que voir mais non regarder ce qu’on désire éviter donnera plus de chance à l’évitement. Le cerveau perçoit le détail mais ne focalise plus. C’est le célèbre « effet-tunnel » connu et redouté des policiers en intervention.
Systématiquement, lorsqu’on débute, le regard est attiré par les mains du partenaire, ses armes, son poing, bref, par tout ce qui risque de nous atteindre. On est tenté également (pour certains) de regarder nos jambes ou nos propres mains en action. C’est un défaut qu’il va falloir trés vite corriger. Le corps doit vite savoir ce qu’il a à faire sans l’appui visuel. Le regard doit être tout à l’observation tout azimut et non focalisé. Les informations perçues doivent être directement transmises au siège des réflexes. Même s’il n’y a pas (encore) de preuve scientifique, on avance que le ventre est le centre des actions réflexes, le cerveau étant le siège de l’analyse et de la réflexion. La moelle épinière étant un prolongement du cerveau, des cellules cérébrales suivraient la colonne vertébrale. En pratique de combat, la pratique assidue accumule des gestes réflexes, conditionnés, des habitudes qui vont devenir des automatismes. Ici le temps de réaction est un facteur hyper-important. On compte en millième de seconde. Cette faculté de “laisser libre son regard” à l’observation tout azimut , permet d’activer le siège des réactions inconscientes et automatiques. On le situe dans le HARA (le ventre).
Retenez la métaphore du guidon du cycliste
PB