Avant tout, afin de construire une attaque cohérente et déterminée, Uke doit maîtriser son KI KEN TAI NO UCHI (coordination de l’énergie, de la frappe, du corps dans le même temps).
Autant dans le camps Uke que Tori, les bras sont en UDE KATANA (bras ayant la courbure d’un sabre, ni tendus ni pliés). Les deux pratiquants veilleront à toujours être en KEN SEN (alignés comme deux sabres pointe à pointe).
Vient ensuite la manière idéale de conduire, de coller au déséquilibre d’ UKE. On parle alors de de KI-MUSUBI (conduire le déséquilibre en fusionnant).
Même si la grande majorité des techniques agissent sur les bras, les poignets d’ Uke, ce n’est pas ce qui doit intéresser TORI. Il faut rechercher un échange KOKORO NO KOKORO (de coeur à cœur, d’âme à âme). Les bras ne sont qu’un trait d’union.
Durant la pratique, le KI KAÏ TANDEN (l »océan du Ki » ou centre de gravité) est toujours placé dans le HARA (ventre physique et spirituel). Véritable tour de contrôle, siège des mouvements réflexes. De là que tout part, tout se décide, tout se gère. Ce centre de gravité, ce point immatériel, on le situe idéalement à 3 centimètres au dessous du nombril. Mais c’est seulement lorsque le corps est à l’arrêt et bien équilibré (telle l’image de l’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci).
Car tout mouvement ou geste tendent à le déplacer. Il peut même être en dehors du corps selon certaines positions ou postures. Tori s’évertuera sans cesse à le garder centré et axé dans son HARA.
On peut, dès lors, aller vers encore plus de fluidité (KI NO NAGARE ou énergie qui s’écoule librement).
Il faudra alors régler son KOKYU RYOKU ou autorité naturelle(la force qui émane du ventre lorsqu’on est très bien entraîné «équilibre souffle /énergie /mouvement »)
Dans l’échange, TORI a le choix de passer d’une technique à l’autre de façon cohérente et naturelle (HENKA WAZA).
Durant l’échange le regard doit être placé bien horizontal, avec une vision périphérique sur l’ensemble du Dôjô. Sans regarder ses bras ni l’arme qui attaque. On parle de ME TSUKE.
Au final, en fin de projection ou lors d’un contrôle au sol, ZANSHIN devra être observé (temps de vigilance en fin de techniques,concentration persistante), c’est la notion de maîtrise de l’espace autours de soi, c’est aussi le 3e temps de frappe en ken-suburi, le tout dans une posture parfaite (SHISEI).
Pour conclure, On n’a pas spécialement besoin de connaître tout ces termes pour atteindre un bon niveau en Aïkido.
Les pratiquants «sur-doués » trouveront instinctivement ces étapes de progression soit par modélisations et observations de leur senseï après des heures de pratique, soit tout simplement, de façon innée.
Toutefois, le fait de verbaliser ces différentes sensations et principes, permettra à la grande majorité des pratiquants d’en prendre conscience dans un premier temps, puis de les affiner afin de s’améliorer d’autre part.
PB