On remarque très souvent qu’un débutant, lors des premiers cours d’armes, perd toute la souplesse acquise durant les cours d’Aïki tant il va « s’accrocher » à son instrument. Cela provient du fait qu’il va tout miser sur l’instrument lui-même. La magie de ce sabre, ce bâton ou ce couteau va devoir opérer et rien qu’elle ! > >> FAUTE.
Scoop: L’arme sans son utilisateur ne fera rien, qu’on se le dise !!
De plus, une arme, un objet, par définition ne bénéficie pas par nature de souplesse, de rapidité particulière. Ce sera évidemment son utilisateur qui par son expérience apportera toutes ces qualités fondamentales dans les arts de combat. Il va se passer plusieurs heures, voire saisons de souffrance avant cette prise de conscience. Et pendant toutes ces années des stigmates, par des tensions artificielles vont malheureusement s’engrammer sans la vigilance accrue du professeur.
A l’image d’un golfeur débutant, dès lors qu’il aura en main un club pour la première fois : « malheur au pauvres petites balles ! » et souvent « attention à l’écologie des greens, par l’arrachage des mottes de terre à coté des tees ! ». Plus sérieusement, les ampoules aux mains, les douleurs dans les épaules, golf-elbows, et tours de reins seront les fruits de tant de débordements et de force gaspillée…
Là aussi, l’instrument, le matériel n’est rien sans son sportif. L’outil n’a pas d’âme. Le talent se trouve derrière les mains de celui qui manipule. Le swing appartient au golfeur et non à son club. La sensation recherchée n’est pas de cogner une balle mais de « la traverser ». Un peu à l’image d’Irimi-nage pour l’Aïki.
La parfaite gestuelle, la précision du coup, et au final la clémence philosophie omniprésente de l’Aïkido ne peuvent s’appliquer sans vigilance, ni souplesse de Tori.
En Aïki, tout l’acquis de la pratique mains-nues doit pouvoir se retrouver dans la pratique des armes… et inversement…
Pratiquer les armes implique nécessairement au corps de se plier à la contrainte d’un objet qui, par définition ne peut lui, se fléchir ni s’assouplir. Seul le corps doit s’adapter. C’est un moment pédagogique privilégié que constitue la pratique des armes.
Par ailleurs, avec une arme, la sanction est immédiate. Si Tori ne réagit pas, le coup produit par l’arme sera bien réel. Tori prendra vite conscience de son erreur ou de sa non-action. > Avec les armes, on ne peut tricher.
De plus, par le biais des armes traditionnelles, on va revisiter tout l’historique des postures, et l’origine des techniques mains-nues.
Cet entraînement reste fondamental dans l’apprentissage de l’Aïkido. Il ne doit pas être tronqué par le professeur. Il ya différentes écoles en Ken-jutsu. Katori-shinto-ryu est l’école suivie par l’Aïki-budo. A Nogent, nous suivons l’exemple de M° C.TISSIER qui s’est spécialisé sur le KASHIMA Shin Ryu.
N’oublions pas qu’ O sensei a créé l’Aïkido aprés avoir maîtrisé les armes traditionnelles. Il aura pratiqué également le “Yari” la lance-baillonnette” qui n’a pas été inclus au programme.
Nota: voir rubrique “truc & astuce” sur les armes.
Patrick BELVAUX