Souffle, ressource fondamentale… et ultime
KOKYU: Inspiration/Expiration. Respirer en terme de ressource énergétique et vitale vient avant de manger ou de boire. Inspirer est la première action de la vie à la naisssance. Souffler sera la dernière à son extinction…
Le Kokyu est le véhicule du Ki. C’est étroitement lié à la notion générale de vie. Le kokyu, c’est ce qui nous reste lorsqu’on a tout perdu. On peut s’y raccrocher alors. En za-zen, (pratique du zen) la respiration est fondamentale. Par le zen, on oublie tout, on dépose toutes ses préocupations, ses “métaux”(protections et colifichets) ainsi que ses lunettes (filtres) sauf … cette notion fondamentale. On va s’y consacrer totalement en unissant le psy et le phy… Philosophiquement, c’est “prendre et restituer”. Acceuillir puis offrir.
Lors d’un entrainement extrème quelque soit l’activité, (un marathon par exemple ou un passage de grade en Aïkido pour ce qui nous concerne) c’est ce sur quoi on se raccroche pour tenir et aller au bout de ses capacités. La respiration est la ressource ultime. Et toute action se fera sur l’expiration.
Soulever des haltères, lancer un upercut en boxe, porter une coupe en Iaïdo, shooter dans un ballon, lancer son swing en golf, un revers ou coup droit au tennis, ou remonter d’une plongée se feront toujours sur l’expiration.
D’autre part, s’arrêter dès les premiers signes d’essouflement, (ce qui arrive trop souvent) n’ouvre pas la porte à la performance dans la pratique. La période d’essouflement si elle n’est pas pathologique, doit être considérée comme normale. C’est le signe que le seuil de la dette d’oxygène a été atteint. Comme toute dette, on peut (on doit) récupérer son déficit. En Aïkido, il suffit de continuer, de persévérer un petit peu pour la récupérer et de retrouver son rythme respiratoire normal. Même si sur un tatami cela est proscrit, on pourrait parler, chanter tout en poursuivant l’intensité de l’entrainement. Tout comme un marathonien, c’est en dépassant cette fameuse dette d’oxygène qu’on va faire des progrès dans le domaine de l’endurance.
Plutot on aura acquis le réflexe d’expirer dans l’action ou la chute, plutot notre attention pourra alors être mobilisée sur autre chose et nous laissera le moyen de progresser sur d’autres détails de la pratique. La maîtrise du Kokyu est une étape fondamentale.