-Présents: 15
-Thème: « Rigueur »
-Déroulement: Le passage de grade a au moins deux vertus: Valider une compétence par une reconnaissance des pairs experts, mais aussi un moyen de tout remettre en cause, se remettre en question, s’améliorer… Un moment court mais grâce auquel les corrections ajoutées à notre pratique, tendant à l’excellence, doivent permettre avantageusement une amélioration foncière. La difficulté des jurys réside en évitant le coté suggestif dû à l’art. Nous sommes proches des critères du patinage artistique.
Ce cours découle du travail amorcé par Mare Seye, directeur du stage de préparation au passage de grades suivi la veille à Paris.
Plus on va monter en grade, moins le jury va s’attacher à sanctionner la technique proprement dite mais sera surtout sensible à la manière de gérer l’espace et le temps, les inter-techniques, la façon de garder le lien avec ses partenaires, la martialité… La fluidité.
On connait tous quelques techniques. Mais ce soir, ce ne sera pas sur le fond mais sur la forme qu’on va travailler. Pour faire un parallèle, c’est un peu travailler son charisme. Prenons deux personnes politiques, ou deux enseignants qui vont diffuser le même contenu. Celui qui fera la différence et dont l’information sera la mieux captée, sera, à contenu égal, assurément celui qui saura le mieux gérer ses émotions, sa posture, son timbre de voix, jouera sur les pauses, les silences, le regard.
Il en sera de même pour un candidat aux grades, comme dans la vie relationnelle ou professionnelle en générale.
Partant du principe que nous connaissons tous Ikkyo omoté sous Shomen, on va travailler sa cadence, notre posture, la maîtrise du temps et de l’espace MA AÏ, le port de tête et de regard ME TSUKE. Exercice continuel (10 fois chacun sans aucune interruption).
Uke doit avoir le même objectif: ne pas perdre le partenaire des yeux même pendant la chute. Ne pas faire d’interruption. Ré attaquer dès que possible. Tori le permet ou le refuse selon le choix de sa distance. Dans ce cas, en un dixième de seconde, on doit le ressentir et s’adapter. Par ailleurs, à l’image d’un escrimeur qui a été, dans l’action, démuni de son épée, un Aïkidoka n’est pas l’épée. Il n’est pas qu’une main frappante. Il doit poursuivre son action. Cela commence par le placement du regard…
Chez Tori, son propre regard ne doit aucunement trahir l’intention ni la direction, la suite de la technique.
Conserver le masque de samuraï, imperturbable, impénétrable…
Un petit face à un grand ne doit pas se grandir. Ni, inversement, un grand ne doit pas se recroqueviller dans l’idée de s’adapter à un partenaire plus petit. Il faut rester soi même. Le jeu, la maîtrise de la distance et du timing compenseront.
Se sentir dans la peau d’ O senseï le fondateur, 1,55m qui face à de grands occidentaux devait démontrer l’intérêt et l’originalité de son art. On l’attendait sur le rapport de force, or, tout en restant lui-même il savait changer les angles, différer, anticiper l’attaque, accélérer ou ralentir… Mais sans sanctionner l’autre. Si on a compris ce concept, on peut déjà plus facilement y arriver.
PAUSE
Par grades
Afin de travailler la manière de garder systématiquement le contact, JU WAZA sur Shomen, sur du long terme (Plus de 10 échanges chacun). Le but ne sera pas de faire toutes les techniques connues, mais de pouvoir concevoir l’échange comme un seul et même acte RI AÏ…
Conclusion; Même après de longues explications sur cette nouvelle façon de pratiquer, (qui n’est pas révolutionnaire, mais tant à l’excellence) « le naturel, même chassé, tend à revenir au galop » et les erreurs persistent, les vieux schémas refont surface: travail avec épaules, absence de ventre, têtes qui trahissent ce qui va se passer, visages montrant trop de compassion, d’incertitudes, de tension, travail en force, mauvaise appréciation des distances et des rythmes… désaccord avec son partenaire….
RAPPEL: Mercredi 10/04, interclub Nogent / Pantin. Cours dirigés par Arthur FRATTINI (enfants/Ados/Adultes) …
